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LA TAPISSERIE AU XIV° SIÈCLE 33
plutôt du xve siècle que du xiv° siècle ; nous continuerons à douter jusqu'à preuve du contraire. On place l'origine de ces pièces entre les années 1350 et 1400 ; rien ne dit qu'elles ne sont pas plus modernes de quelques années, ou même peut-être d'un demi-siècle.
L'Italie, de son côté, qui devait tenter d'énergiques efforts au siècle suivant pour introduire et développer chez elle l'art du tapissier, est encore réduite à s'approvisionner à Paris et à Arras, comme nous l'avons vu pour le comte de Savoie, et comme le prouve le terme mème d'arazzi, donné dans la péninsule à'tous les ouvrages de haute ou de basse lice, quelle que soit d'ailleurs leur provenance.
Il nous reste à passer rapidement en revue la dernière partie de la carrière de Nicolas Bataille! Peut-être trouvera -1-on que c'est accorder beaucoup d'attention à un seul artisan, au détriment de ses contemporains ; mais Bataille est l'unique tapissier dont la biographie soit à peu près complètement élucidée. Il a eu cette bonne fortune qu'une de ses œuvres capitales a été sauvée de la destruction. L'histoire de sa vie résume donc en quelque sorte les conditions dans lesquelles travaillait un tapissier au temps de Charles V et de Charles VI. Les observations qu'elle suggère peuvent s'appliquer à ceux de ses rivaux dont nous allons bientôt énumérer les noms et les ouvrages.
Une interruption dans la série des documents originaux crée une lacune de huit années dans l'histoire de notre artisan. De 1379 à 1387, nul renseignement. Depuis cette dernière année, les comptes nous donnent des preuves nombreuses de l'activité du tapissier jusqu'à la fin de sa vie, qui peut être fixée aux environs de 1400.
Nous avons recueilli plus de cent articles différents faisant mention des ouvrages de Bataille, soit pour le comte de Savoie ou le duc d'Anjou, soit pour le roi Charles VI et son frère, d'abord duc de Touraine, puis duc d'Orléans. Comme le même passage comprend souvent plusieurs tapisseries, c'est par centaines qu'il faut compter les pièces sorties de l'atelier de notre habile ouvrier pendant la courte période sur laquelle nous possédons cles documents authentiques.
En 1387, le duc d'Anjou est mort; Bataille a perdu en lui son plus zélé protecteur. Il travaille désormais presque exclusivement pour le roi de France ou le duc de Touraine; sa tâche se réduit, le plus souvent, à décorer d'armoiries les tapisseries destinées aux chevaux
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